Le petit Louvre


Adrien Montagne, invité d'honneur de la 34e exposition du Petit Louvre, entouré d'artistes locaux, régionaux, emporte sur le fil du rêve le public lors d'un accrochage d'une quinzaine d'huiles sur toile, figuratives et abstraites. Rencontre à l'atelier du peintre rue Mulsant.D’emblée, en regardant les formats magistraux aérés aux dominantes de bleu d’Adrien Montagne, on se sent bien.  Sa peinture apparait légère. Le blanc recouvre pour majorité la toile qui en certains endroits reste apparente. Et cependant une texture épaisse la recouvre réalisée souvent au couteau.L’homme fut d’abord l’entraîneur de Bernard Mersh, champion de Full Contact. Le  paysagiste parisien disparu Berthommier, qui quitta Paris pour Montverdun, rencontra un jour Adrien Montagne. Celui-ci lui dévoila son jardin secret, amour de la peinture carnets de croquis à l’appui. Ce qui conforta la vocation du futur peintre qui baptisa son atelier Couleurs au poing.Adrien Montagne, plus il  avance dans sa carrière, plus il affirme un graphisme épuré. Sa composition se montre rigoureuse. Son regard se fait clair. Finies semble-t-il les couleurs pures sorties du tube. Les rouges incandescents  font place à des tons de bleus célestes ou profonds marins. Il glisse aussi vers le mauve. Il délimite son sujet par des  bandes verticales qui ouvrent sur le sujet comme par des fenêtres. Ainsi des vues de Paris donnant sur trois ponts qui se dessinent au-dessus de la Seine suggérée. On suit le pinceau du peintre, placé en plan arrière, tandis qu’il dessine de lignes aériennes l’architecture des lieux. La lumière tombe du ciel. Elle nimbe aussi Le Golden Gate souvenir d’Amérique.  L’artiste donne vie à des personnages  stylisés qui font reconnaître le style Adrien Montagne avant d’avoir lu sa signature, griffée en épaisseur à droite ou à gauche de l’une ou l’autre des œuvres.La touche se fait parfois impressionniste et glisse jusqu’à l’abstraction. Mais attention, toujours noter la verticalité des œuvres qui se lisent en grimpant le long de la lumière.

Béatrice Perrod-Bonnamour


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